A propos de l’acharnement judiciaire et policier contre la famille d’Adama Traoré et plus généralement contre ceux et celles qui dénoncent les crimes de la police.
Hier s’est tenu, au tribunal correctionnel de Pontoise, le procès des deux frères d’Adama Traoré, Bagui, 25 ans, et Youssouf, 22 ans. L’accusation ? Les faits reprochés sont « outrages » et « violences. Position que le ministère public s’est avèré bien en peine de tenir, tant leur réalité est ridicule. Un vigile mordu par son propre chien, contre lequel il a déposé plainte. Une policière faisant état d’un jour d’ITT, prétendant avoir été frappée par Bagui Traoré. Le rapport médical fera état d’une blessure liée au mauvais usage d’une bombe lacrymogène.
Pour autant, cela suffisait à placer en détention préventive les deux frères d’Adama. Le simple fait de vouloir intervenir au conseil municipal semble être un crime suffisant pour mériter un séjour en prison.
D’autant que la justice et la police n’aiment pas se renier : une peine de préventive entraîne quasi-automatiquement une peine de prison ferme par la suite. Les juges font preuve d’une certaine solidarité, et aucun de reniera la peine prononcée par un confrère expéditif.
Mais il n’y a pas que cela.
La mobilisation autour du meurtre d’Adama Traoré gêne beaucoup l’Etat. Elle est menée tambour battant, avec une grande efficacité et gagne chaque jour en influence. Autant, par le passé, les meurtres commis par la police faisaient naître une éruption en réponse, autant, aujourd’hui, c’est une lame de fond qui se soulève. Elle n’est pas prête de retomber.
Entre les communiquées, les meetings, les réunions, la lutte pour que justice soit rendue fait des émules.
D’autres familles de victimes s’associent pour être enfin reconnues et pour que les responsables soient condamnés.
Et c’est cela que l’Etat de tolère pas !
C’est pour cette raison qu’il essaie d’écraser ce mouvement.
Mais il n’est pas possible d’écraser la colère légitime !
Aujourd’hui encore, ce procès est une démonstration de la véritable nature de l’Etat, de la Justice, de la Police. L’inégalité flagrante des peines prononcés, des méthodes -Adama assassiné, ses frères en prison, mais Cahuzac toujours libre- démasquent une nouvelle fois ces institutions comme des outils de la répression des classes populaires, comme des outils conçus par les bourgeois et les bourgeoises pour leurs intérêts exclusifs.
A Lyon, nous avons vu de quelle candeur, quelle tolérance, ils font preuve avec les fascistes. Nous devons en tirer les conclusions. Ni les préfectures, ni les mairies, ni les commissariats et les tribunaux ne sont des agents neutres. Ils servent tous une même cause : nous écraser !
La lutte que mène la famille Traoré et leurs soutiens est une lutte exemplaire !
Nous voulons la justice véritable !
Soutien à la famille Traoré !
Justice et vérité pour Adama !