Archives de catégorie : Analyses & Réflexions

Communiqué sur le weekend d’assemblée du Groupe Antifasciste Lyon et Environs 2019

Cette fin d’année les militant-e-s de la Gale se sont réuni-e-s pour un weekend de bilan et de perspectives de notre groupe politique.

Photo en hommage à Clément Méric 1er Juin

Nos liaisons Ardèchoises, Mâconnaises et Genevoises étaient réunies afin de participer à ce moment d’élaboration politique collectif.

Cette année sur Lyon a été riche en actions et initiatives politiques sur l’agglomération et nous nous en réjouissons.

Le mouvement des Gilets Jaunes a fait irruption dans notre quotidien, dans nos luttes et nos militant-e-s s’y sont énormément mobilisé-e-s.

Tête de cortège manifestation 1er Mai

En effet, ce mouvement a fait ressurgir des revendications de classe comme l’accès à l’emploi digne pour tous et toutes, le ras-le-bol de l’exploitation capitaliste (nous ne pouvons boucler les fins de mois sereinement malgré un travail !), le refus de l’injustice sociale et surtout la nécessité de se réapproprier la politique et le pouvoir d’agir dans nos vies, nos villes, nos quartiers, nos campagnes et nos ronds-points. Les gilets jaunes ont su éviter les récupérations malgré les nombreuses tentatives car c’est une mobilisation qui refuse de se voir représentée, encadrée.

Nous n’idéalisons pas tout de ce mouvement, preuve en est la GALE s’est investie aussi dans la lutte contre l’extrême-droite qui a tenté d’infiltrer le mouvement pour en prendre le leadership.

L’acte XIII a été un des moments décisifs sur la confrontation face à l’extrême-droite. Lyon a été un point de fixation, tout comme Paris et d’autres villes, du combat face à l’extrême-droite. Notre présence dans ce mouvement n’a pas été immédiate mais les revendications sociales qui émergeaient nous ont poussé-e-s à nous investir notamment pour éviter une récupération de ce mouvement mais aussi pour empêcher les violences contre les gilets jaunes racisé-e-s ou identifié-e-s comme militant-e-s de gauche. Le refoulement de l’extrême-droite qui a eu lieu ce jour a été le fruit d’une organisation collective qui a contribué à la formation d’un cortège « gilets jaunes antiracistes » dans lequel près de 250 personnes se sont retrouvées. Vous pouvez trouver plus d’informations sur l’acte XIII ici : https://gale.noblogs.org/post/2019/02/13/communique-du-groupe-antifasciste-lyon-et-environs-sur-lacte-xiii-gilets-jaunes/

C’est ce bloc qui a mis en déroute les fascistes, celleux qui disent le contraire sont des menteur-ses.

L’extrême-droite violente n’a pas disparu, elle est toujours présente de manière plus ou moins diffuse : l’UPR continue de venir discrètement, l’influence d’Etienne Chouard et consorts sur le mouvement est toujours visible. Ils cherchent à surfer sur la vague afin d’installer la confusion entre la gauche révolutionnaire et la droite extrême.

Cette année nous a permis de consolider nos liens avec de nombreux groupes politiques en France et en Europe. Nous sommes reconnaissant-e-s et honoré-e-s d’avoir rencontré autant de militant-e-s sincères qui nous renforcent et nous enrichissent.

Nos cycles de rencontres, conférences, projections ont fait salle comble à chaque fois ce qui montre qu’il existe une réelle demande ; un enthousiasme pour se former, échanger, apprendre d’autres militant-e-s.

Conférence avec Peter Gelderloos autour de son livre « Comment la non-violence protège l’Etat

Nous avons aussi procédé à un recrutement soutenu de nouveaux-elles militant-e-s, diversifié les moyens de diffusion de nos idées, ouvert les domaines de lutte dans lesquels nous souhaitons nous investir, développé nos campagnes de soutien et de solidarité (lutte aux frontière, anti-patriarcat, soutien face à la répression, …).

Nous avons décidé lors de ce weekend de continuer à nous investir politiquement sur notre quartier, là où on vit, travaille, et auprès des habitant-e-s de ce quartier populaire.

Ainsi nous continuerons à participer au printemps libertaire qui est un bon moyen de faire de la politique en proposant des activités accessibles à tou-te-s tout en diffusant des idées et informations quant à la présence de l’extrême-droite, les ravages du capitalisme ou encore le patriarcat. Vous pouvez revivre la journée de fête place Mazagran ici : https://gale.noblogs.org/post/2019/04/14/retour-en-image-de-la-journee-de-quartier-place-mazagran-dans-le-cadre-du-printemps-libertaire/ .
De même nous soutenons très fortement le collectif « la Guillotière n’est pas à vendre » et nous poursuivrons notre engagement à leurs côtés.

Initiation boxe au quartier de la Guillotière

Il faut également revenir sur le féminisme de notre antifascisme. Les mots ne suffisent pas pour montrer un réel engagement anti-patriarcal, c’est notamment pour cela que des membres de la Gale mettent en place des espaces de parole sans mec-cis, des réunions en mixité choisie voire des déplacements pour les meufs de la Gale. Ce travail pour lutter contre les oppressions liées au genre est en cours depuis longtemps ce qui explique que de plus en plus de femmes se sentent légitimes pour rejoindre le groupe. Beaucoup reste encore à questionner, notamment la binarité cis-genrée car force est de constater que seule des personnes cis se sentent l’envie et la légitimité pour militer à nos côtés.

Nous souhaitons lutter contre les représentations de l’antifasciste qui est forcément un homme cis plutôt blanc car la réalité du terrain est toute autre ! Ces représentations ne servent qu’à invisibiliser le travail militant antifasciste effectué par les femmes. De plus, d’après certain-e-s les femmes antifascistes ne font que copier les mecs cis et sont donc virilistes voire sexistes… Or encore une fois si l’on regarde la composition de notre groupe, on voit que ces représentations sont biaisées. Ces critiques sont souvent illustrées de l’usage de la violence dans les groupes antifascistes. Cependant pour nous, l’usage de la violence est un outil émancipateur aussi bien contre le patriarcat que contre le capitalisme.

Dans la continuité de ce travail, l’année prochaine nous vous proposerons des événements en mixité choisie : sportifs, culturels ou encore festifs pour déconstruire toutes ces représentations et affirmer notre présence dans la lutte.

 

Récemment nous avons également assisté à la dissolution du mouvement néo-nazi « Bastion Social » ainsi que son bar « le pavillon noir » (nous avons communiqué à ce sujet ici :     https://gale.noblogs.org/post/2019/04/03/communique-sur-la-dissolution-du-bastion-social-par-le-gouvernement/  ).
S’il est important de souligner que c’est une réelle victoire pour les antifascistes, nous devons rester vigilant-e-s !
Leurs militants n’ont pas disparu, c’est pourquoi nous continuerons d’occuper le quartier qu’ils pensent être le leur : le Vieux Lyon.
Nous allons régulièrement à la rencontre des riverain-e-s du Vieux Lyon, notamment afin de diffuser des tracts. Ces moments permettent d’informer la population locale et d’échanger avec les habitant-e-s qui nous accueillent à chaque fois chaleureusement et qui ne réclament qu’une chose : leur départ.

Cette année a aussi été marquée par le sceau de la justice qui main dans la main avec la police nous réprime toujours de plus en plus sévèrement.

De nombreux-euses militant-e-s sont sous le coup d’un contrôle judiciaire strict et subissent une restriction de leurs libertés (iels ont notamment une interdiction de circuler dans le 5ème arrondissement).

Nous avons été touché-e-s par la solidarité dont nous avons fait l’objet. Elle signifie qu’il existe de nombreux-euses personnes qui apportent au-delà de leur soutien moral, un soutien financier à ce que nous produisons comme politique d’émancipation. Sans ces personnes nous ne pourrions pas faire face à la machine judiciaire. Nos militant-e-s risquent toujours la prison et les procès vont bientôt avoir lieu.

La police et la justice sont des outils au service de la bourgeoisie pour contrôler et réprimer les revendications sociales. Ces institutions ne sont pas neutres et servent à briser nos luttes, nos solidarités et nos aspirations sociales et politiques.

Photo du murage du local néo-nazi appartenant au « Bastion Social » par des militant-e-s antifascistes

La visibilisation des violences policières lors du mouvement des gilets jaunes a permis à une large partie de la population ignorante de la violence de l’État de se rendre compte du rôle de celle-ci.

C’est dans ce sens que nous souhaitons également militer en continuant de soutenir les comités « vérité et justice » de la région lyonnaise qui connaissent depuis bien longtemps la réalité des crimes policiers et la difficulté d’obtenir justice.

Enfin nous affirmons de nouveau notre autonomie de classe, nous ne ferons jamais de compromis avec le pouvoir.

Pour un antifascisme de lutte des classe et internationaliste, contre le racisme, le sexisme et la LGBTQIA+phobie, pour la solidarité entre tous et toutes, contre le capital et l’impérialisme !

Seule la lutte paie !

Restez attentif-ve-s la rentrée de la Gale prévoit d’être chargée ! Nous vous attendons déjà pour le warm-up du Lyon Antifa Fest le vendredi 13 septembre, ainsi que pour le tournoi de foot en mixité choisie le samedi 14 septembre (https://www.facebook.com/events/335679820433844/), réservez votre week-end, d’autres surprises seront annoncées ! Puis comme chaque année depuis 7 ans maintenant, rejoignez-nous pour le Lyon Antifa Fest les 13 et 14 décembre au CCO de Villeurbanne.

Affiche du tournoi de foot féminin qui aura lieu le 14 Septembre 2019

Présentation du livre « Comment la non-violence protège l’Etat, essai sur l’inefficacité des mouvements sociaux »

Dans le cadre du printemps libertaire nous ferons notre troisième activité politique en vous présentant le livre  » « Comment la non-violence protège l’Etat, essai sur l’inefficacité des mouvements sociaux » écrit par Peter Gelderloos que nous avons invité pour l’occasion.

 

« ANTIFA » histoire du mouvement antifasciste allemand

Dans le cadre du printemps libertaire 2019, nous vous invitons à cet événement:

 

 

 

Cette histoire du mouvement antifasciste allemand a été écrite par Bernd Langer, l’un de ses militants de longue date et artiste engagé qui a redessiné le fameux logo aux deux drapeaux utilisé aujourd’hui par les antifascistes du monde entier. Il a également réalisé de nombreuses affiches dont certaines sont reproduites en couleur dans le cahier central.
Convaincu que les militant·e·s doivent écrire leur histoire, Bernd Langer raconte celle de l’antifascisme allemand sans mythification ni dénigrement.

En presence de son auteur et de camarades de « la horde »

Communiqué sur la dissolution du Bastion Social par le gouvernement

????????Deux ans de lutte contre le Bastion Social… Jusqu’à la dissolution par l’État.????????

▶️Avant le Bastion social, le GUD. Cette association étudiante d’extrême-droite, proche du Front National depuis le début, s’est fait connaître pour ses actions violentes comme des ratonnades et agressions en nombre dans les années 70. Sous la menace de dissolution par Mitterrand dans les années 80, le GUD s’auto dissout pour moins de 6 mois avant de se reconstituer de nouveau. C’est très récemment, en 2017, avec la création du Bastion social que le GUD s’est mis en sommeil, et pour cause, la plupart de ses militants ont intégré le Bastion social. Nouveau nom pour le GUD, mais également une idéologie différente qui est largement inspirée par le mouvement néo-fasciste italien CasaPound. Ces groupes utilisent des pseudos revendications sociales à caractère ouvertement raciste pour promouvoir leur image. Ils n’hésitent pas à mettre en avant la « préférence nationale » en puisant dans des idéologies comme celle « du grand remplacement ».
Une dissolution d’organisation ne détruit pas l’idéologie qui a donné lieu à la création de cette organisation. En regardant l’histoire autour des dissolutions de groupes fascistes on voit que les militants restent les mêmes et les « leaders » se retrouvent toujours d’un groupe de nazillons à un autre. L’exemple que nous devons citer est celui du meurtre de Clément Méric en 2013 ; les groupes des Jeunesses Nationalistes et de l’Œuvre Française, entre autres, ont été très rapidement cités dans ce crime et cela a entrainé la dissolution de ces organisations. Pourtant Gabriac des JN a ensuite été condamné pour reformation de ligue dissoute lorsqu’il a créé Jeune Nation, puis il est allé militer avec CIVITAS. Ou encore Benedetti de l’œuvre française qui a ensuite rejoint le PNF…

▶️Malgré ça, la seule réponse politique utilisée encore aujourd’hui reste la dissolution de ces groupes néo-fascistes. L’état utilise cette solution lorsque ces groupes dépassent les limites du « politiquement acceptable », limites établies par la bourgeoisie en place qui définit lorsqu’un groupe « va trop loin ». Bien sûr d’après nous, cette limite est franchie dès lors que ces groupuscules existent mais pour les classes dirigeantes il faut apparemment attendre près de deux ans de ratonades et autres agressions pour agir.
A Lyon, et partout en France les idées d’extrême-droite sont de plus en plus représentées chez les politiques de tous bords et dans les médias mainstreams. Le dernier exemple en date étant l’invitation de Jean Marie le Pen dans une émission grand public pour participer à l’entreprise de dédiabolisation opérée par le rassemblement national. Le Bastion social a profité de cette atmosphère pour s’installer à Lyon avec une action coup de poing : l’ouverture d’un squat dans le 2ème arrondissement de Lyon avec le slogan : « les nôtres avant les autres »… L’accent était bien mis sur le fait que ce squat servirait pour reloger des personnes en situation de précarité à condition que celles-ci soient « françaises de souche ». Il est facile de comparer avec CasaPound qui s’est fait connaitre avec l’occupation d’un bâtiment à Rome et une idéologie similaire. Cette action n’étant que la première, ils continueront à se cacher derrière une prétendue aide sociale pour promouvoir leur idéologie mortifère.

▶️Les idées nationalistes revendiquées par ce groupe, sont assumées publiquement et propagées sur la place publique avec des actions de communication et l’aide de leur famille politique à l’extrême-droite de l’échiquier. Même si l’Etat français n’est pas ouvertement nationaliste, ces groupes ne sont que rarement attaqués sur le fond de leurs idées qui pourtant promeuvent le sexisme, racisme, islamophobie, antisémitisme, LGBTQI+phobie… Cela pourrait apparaitre comme une certaine passivité, mais il s’agit bien de complaisance de la part de la classe dirigeante qui voit en ces groupes de nazillons une force à disposition pour contrer toute initiative révolutionnaire. Comme nous l’avons déjà évoqué, ne rien dire face à ces groupuscules et leurs idées revient à prendre position en leurs faveurs.

▶️Nous avons toujours dénoncé l’immobilisme et la complicité des institutions à leur égard et avons mené une lutte contre leurs locaux et leurs idées. Nous n’oublions pas que ce sont des manifestations antifascistes qui ont permis la fermeture de leur premier squat, car la mobilisation « troublait l’ordre public ». Des militant.es ont été durement touché.es par la répression policière et judiciaire, et l’un de nos militants a fait 3 jours de prison à Corbas après ses 48h de garde à vue pour avoir participé à une manifestation contre le Bastion social. Cela a également entrainé une répression sur la GALE car en plus de la répression sur les individus, la préfecture interdit maintenant systématiquement toutes manifestations ou rassemblements que le groupe voudrait déposer. Bien que nous n’attendons rien des représentant.es publiques, nous nous sommes allié.es à différents collectifs contre le pavillon noir. Nous avons manifesté et participé à des réunions publiques afin de contrer leur expansion par tous les moyens possible, même si nous avons vite abandonné cette stratégie car cela signifiait coopérer avec des personnes et des collectifs qui dénigrent nos méthodes.

▶️Nous avons également relayé les différentes actions directes qui ont été faites contre leur local, et nos militant.es subissent d’ailleurs une répression extrêmement importante pour cela. Les institutions judiciaires, non-contentes de ne pas retenir leurs nombreux délits : ratonades, attaques racistes, homophobes… criminalisent les militant.es antifascistes pour des actions symboliques.

▶️La seule action menée par la mairie de Lyon à l’encontre du pavillon noir a été un arrëté municipal en novembre 2018 pour interdire l’accueil de public dans ce local pour non-respect des normes de sécurité. Malgré cela, les nazillons ne se sont pas privés de continuer à utiliser ce lieu comme l’a décrit Rue89 dans cet article : ????https://www.rue89lyon.fr/…/malgre-arrete-municipal-local-d…/. Il n’y a aucune volonté politique claire et lisible de la part des autorités pour fermer ce local. La mairie invoque des arguments législatifs mais quand c’est pour vider des squats dans l’illégalité elle ne se gêne pas. Nous nous méfions aussi de ces attaques car bien souvent ce type d’arrêté est invoqué pour fermer nos lieux de lutte.

▶️Nous n’arrivons donc pas à nous réjouir de cette autodissolution, même si cela montre que les différentes affaires médiatiques et judiciaires qui les concernent peuvent les affaiblir. Ceci ne signifie pas la fin de leur mouvement ni la diffusion de leurs idées néo-nazis. La lutte est bien plus profonde que la dissolution d’un groupe d’une cinquantaine de fan de Mussolini… Nous n’oublions pas par exemple les identitaires très protégés au plus haut de l’état comme l’a montré La Horde ????http://lahorde.samizdat.net/…/col-de-lechelle-le-porte-par…/. Ni le rassemblement national, Marion Marechal le Pen et sa clique, chouchous des médias clairement intégrés dans le modèle démocratique bourgeois.

????????????????????Nous devons repartir à la conquête de l’hégémonie culturelle et faire avancer nos idées contre le racisme, les frontières, pour la solidarité entre tous et toutes. Ne baissons pas les bras, la lutte continue contre toutes les formes du fascisme ! ????????????????????

Il y a 5 ans, Clément était tué par l’extrême droite. Retour sur nos 5 dernières années sur Lyon.

Nous sommes La GALE pour Groupe Antifascistes Lyon et Environs et notre création s’est concrétiser à la suite du meurtre de Clément.

Nous nous sommes créés en 2013. Nous faisons partis des fondateurs et fondatrices du groupe. Déjà, il y a 5 ans les violences fascistes à Lyon n’étaient pas nouvelles pour nous. Bien au contraire.
Lyon, par son histoire, à toujours été une ville où les réactionnaires ont été très bien implanté. Malgré son nom de « capitale de la Résistance », elle n’en est pas moins un épicentre de la présence fasciste en France. Il y a toujours eu des affrontements avec les fascistes. Mais ils ont changé de nature avec le temps, passant d’affrontements ritualisés, tels que ceux qui pouvaient exister dans les années 80, a des attaques ayant vocation à tuer.En janvier 2011, l’extrême-droite à franchi une étape dans la violence. Une attaque a eu lieu contre un couple à la sortie d’un concert, à Villeurbanne, en banlieue Lyonnaise. Les agresseurs voulaient attenter à la vie des deux victimes. Dans le même intervale de temps, des centaines d’histoires d’agressions contre des personnes racisées ont été menées et il n’est pas toujours possible d’en faire l’inventaire.

Lyon est un pandémonium de l’extrême-droite. En 2013, au moment du meurtre de Clément, Lyon héberge sur son sol plusieurs groupes d’extrême-droite très actifs et agressifs.
Les Jeunesses Nationalistes, dirigés par Gabriac et Benedetti.
La toute récente reformation du GUD Lyon en septembre 2011 avec Steven Bissuel.
Les identitaires très proche du stade de foot avaient déjà leur lot de fachos fan de ratonade.

A cette époque nous étions plusieurs groupes antifascistes affinitaires sans nom, ni réelle organisation, nous faisions des actions antifascistes dans l’ombre et sans les exposer ou les revendiquer. L’activité était cependant réelle.
Un mois avant la mort de Clément, 25 d’entre nous avaient été arrêtés en tentant d’empêcher un rassemblement d’Oeuvre française et des Jeunesses Nationaliste à la mémoire d’un natio­na­liste décédé en 1994 .

Cette opération marqua une vraie rupture dans le fonctionnement de l’antifascisme à Lyon, notamment parce qu’il s’agit du moment où la légitimité du CV69 ( collectif de vigilance 69 contre l’extrême droite ) était remise en cause, et elle a entraîné également l’émergence d’une nouvelle génération de militants et militantes antifascistes.

Le soir du meurtre de Clément avec d’autres camarades antifa nous avons discuté toute la nuit en attendant la triste nouvelle au téléphone par les camarades de l’AFA Paris-Banlieue.
Le lendemain encore choqués, le cœur lourd et voyant les médias et certains partis politiques récupérer la lutte antifasciste ou au contraire à nous mettre au même rang que les fascistes nous décidions que la lutte antifa qui s’intensifiait sur Lyon ne devait plus rester dans l’ombre ne devait plus rester inaccessible.

Partant de ce constat, nous avons décidé de fonder la GALE, et dans le même temps, d’initier un festival antifasciste qui connaîtra cette année sa 6ème édition, le Lyon Antifa Fest. Ce festival s’est forgé en mémoire de Clément et pour soutenir les 25 antifascistes arrêtés sur la contre-manifestation face aux jeunesses nationalistes.

Lyon, grossièrement depuis la révolution industrielle est une ville qui a des spécificités sociales. C’est l’archétype de la ville bourgeoise « modérée ». Modérée dans le sens où la mairie se partage entre une droite catholique réactionnaire ( elle est la capitale de l’Eglise Catholique en France ) et une « gauche » issue du Parti Radical, très droitière et très attachée aux interêts de la bourgeoisie commerçante et industrielle. Au final, les maires gouvernent en flattant l’un et l’autre. Le traitement réservé aux canuts illustre un peu la manière dont le « dialogue social » s’opère. La ville ne doit son nom de « capitale de la résistance » que par le fait qu’elle a servi de point de ralliement aux groupes et réseaux, non par l’activité de sa population et certainement pas de ses élites.

Il existe donc une véritable tradition de soutien à l’extrême-droite, car elle est principalement issue de la bourgeoisie réactionnaire. L’ex-maire de Lyon, Gérard Collomb, ne fait pas exception à la règle. L’activité de Gérard Collomb au ministère de l’intérieur est un bis repetita en plus grand de celle qu’il a eu à Lyon : dorloter tout ce qui est réactionnaire ou capitaliste, et frapper sur tout ce qui peut nuire à l’exploitation « pacifique ». Le traitement médiatique, policier, politique et judiciaire des fascistes, comparé à celui dont nous avons bénéficié ne laisse pas de doute.

Chacune de nos activités fait l’objet d’un contrôle très étroit, chaque rassemblement ou chaque manifestation se fait sous la menace constante de l’interdiction, de la nasse, des arrestations ; même des tractages. Chaque conférence se heurte à des difficultés croissantes. Lorsque des arrestations ont lieu, la police ne se prive pas d’exercer des violences. Lorsque nous sommes déférés devant la justice, les sanctions sont impitoyables. A l’inverse, nous n’assistons qu’a des douceurs, des tendresses, des regards énamourés entre l’Etat et les fascistes. Ce n’est pas un hasard, il s’agit d’une volonté politique.

Certains, certaines, ont cru « naïvement » à la possibilité de pouvoir être, même aux yeux de l’Etat bourgeois, les « gentils de l’histoire », en considérant que le fait de ne pas créer de trouble à l’ordre public et d’être sage tournerait la répression contre les fascistes et ferait que les institutions feraient le ménage par elles-même. Dans les faits, ce fut un pacte avec le diable, nous privant de toute activité tandis que les fascistes continuaient la leur. Cette erreur s’est payée chèrement et continue de se payer, encore aujourd’hui.

Car de fait, Gérard Collomb, la Préfecture et la Justice ont laissé se développer et ont encouragé l’expansion du petit royaume que se sont construit les fascistes. La Horde a, par ailleurs, produit un document sur les amitiés qui unissent notre cher ex-maire aux groupuscules réactionnaires et fascistes.

Les résultats sont là.
Les dissolutions n’ont fondamentalement rien changé (nous pensons qu’ils ont été juste KO quelque temps). Les fascistes ont simplement changé d’enseigne, ont pleurniché pour se faire plaindre, et se sont remis au travail.

Leurs locaux ont continué à tourner. Ainsi, le local des identitaires, qui avait ouvert en 2011  » la Traboule  » a servi de base d’opération pour plusieurs agressions. A peine un an après la mort de clément, en 2014, ce sont deux jeunes qui se sont faits poignarder dans le quartier du Vieux-Lyon, pas très loin du local des identitaires. Poignardés car suspectés par leurs agresseurs d’être des militants de gauche, les agresseurs , quant à eux, étaient sans surprise des militants d’extrême-droite. Les deux jeunes sont sortis quelques jours plus tard de l’hôpital, malgré des blessures sévères. Le procès des agresseurs est d’ailleurs ce mercredi 5 septembre 2018.

Plusieurs membres avaient déja été condamnés pour violences, mais à des peines symboliques. Ce local est aujourd’hui toujours ouvert malgré plusieurs manifestations pour exiger sa fermeture. Il s’est même agrandit avec une salle de boxe, l’Agogé, la plus grande salle de boxe identitaire de France.
La Traboule n’a jamais donc été inquiétée par une fermeture. A ces premiers locaux se sont joints d’autres. L’Action Française, qui en possède un dans le Centre de Lyon, puis le GUD, qui est parvenu, lui aussi à ouvrir le sien.

Les fascistes se sont aussi progressivement dotés de locaux commerciaux. Salon de tatouage, boutique de vêtements. Il est cependant difficile à croire que cela soit des affaires rentables, et il n’est pas impossible que des activités illicites et des tours de magie comptables s’y déroulent.
En 2017, le GUD a ouvert un premier Bastion Social sous forme de squat, qui a pu être fermé par la mobilisation populaire, puis un deuxième, qui, lui, continue d’opérer et sert à lancer des attaques contre divers lieux. Comme en avril dernier, ou 5 militant-e-s antifascistes de Lyon se sont fait agresser par une trentaine de membre du Bastion Social. Ce succès a fait que le GUD opère désormais sous le nom de Bastion Social, leur nouvelle identité.

Et malgré le nombre d’agressions à caractères racistes, homophobes ou contre des militant-e-s de gauche faites par cette organisation les pouvoirs politiques de la ville disent ne rien pouvoir faire tant qu’ils n’enfreignent pas la loi.
Le message est clair par les amis politiques de Collomb, tant qu’il y a pas de mort, ils ne peuvent rien faire.
[Il y aurait par ailleurs matière à se poser des question sur les liens entre police et groupes fascistes, et quant à savoir jusqu’à quel point les fascistes sont des indics]

En cinq ans, la situation s’est dégradée, tout comme la situation partout dans l’hexagone. Cette dégradation est autant le fait de conditions objectives, approfondissement de la crise, effondrement de la sociale-démocratie… que de conditions subjectives. Parmi celles-ci se trouvent la naïveté effarante avec laquelle la situation est analysée. Que certains essaient de faire de l’antifascisme pour dorer ou redorer leur image et rameuter des votants, cela de nous surprends pas. Mais ce qui est grave, c’est que malgré les discours radicaux, une grande partie de la « gauche » et de la « gauche de la gauche » persistent à croire dans les promesses des institutions et à marcher main dans la main avec les charognards qui voulaient utiliser Clément Méric comme symbole à leur profit.

Nous avons fait le choix de ne plus collaborer à ce jeu de dupe, où on nous demande de tout sacrifier pour des promesses. Ceux qui le font seront perdants. Mais surtout, et c’est là le plus grave, leur attitude reflète leur absence de confiance dans les classes populaires de Lyon, dans leur rejet du fascisme, dans le fait qu’elles haïssent la clique de bandits et d’agresseurs, et qu’elles sont ceux et celles qui feront pencher la balance en faveur de la victoire, tant contre les réactionnaires, tant contre les fascistes, que contre les exploiteurs en général.

L’antifascisme est l’affaire de tous et toutes. 

L’antifascisme n’est pas un fond de commerce, c’est le bouclier qui nous protège tous et toutes des réactionnaires, des néo-nazis, des obscurantistes, de tout ce que l’agonie du capitalisme peut vomir de pire. 

Notre lutte continue. Solidarité avec toutes les victimes du racisme, du fascisme et des violences et crimes policiers.

LA GALE

 

 

 

 

Article de La Horde sur Collomb:    http://lahorde.samizdat.net/2018/05/03/col-de-lechelle-le-porte-parole-des-identitaires-est-le-fils-dun-ami-de-collomb/

Notre communiqué sur l’agression par le bastion social en avril dernier:

Retour sur une soirée attaquée par l’extrême-droite : appel à soutien pour notre camarade qui passera en justice

Le G.A.L.E. est allé « Chez Jesus », squat autogéré à la frontière franco-italienne

Retour sur le week-end passé au refuge « Chez Jesus » à l’invitation du collectif d’animation du lieu et invitation au camping de lutte sur la frontière du 19 au 23 septembre au col de Montgenèvre.

Le week-end du 20, 21 et 22 juillet, nous nous sommes rendus à la frontière entre l’Italie et la France, au refuge «chez Jesus» dans le col du Montgenèvre situé entre la vallée de la Clarée et le Val de Suse.

cof

Chez Jesus

Le refuge «chez Jesus» est un lieu occupé par des militant-e-s et des personnes souhaitant passer la frontière et pénétrer sur le territoire français. Il se situe non loin du col de l’échelle, rendu tristement célèbre par la mort de nombreux-ses migrant-e-s cet hiver.
«Chez Jesus» est un squat situé au sous-sol de l’église de la commune touristique de Clavière en Italie.
Le curé de la paroisse, surnommé «Don Mussolini» par les habitants du lieu, est hostile à cet accueil organisé par les camarades sur place.
Il refuse d’ailleurs que les personnes migrantes participent à la messe. Ainsi, un dimanche matin une femme Érythréenne s’est vu refuser l’accès à la messe par l’homme d’Église.
Ce même curé demande l’expulsion du lieu mais son supérieur, archevêque de la région, s’y refuse.
En Italie, une expulsion ne passe pas par un juge, ainsi la police peut vider un lieu sur simple demande du propriétaire. Ce lieu appartient au Vatican et le pape a appelé les catholiques à la solidarité avec les migrant-e-s, ce qui explique ce choix.
Ce lieu est occupé depuis trois mois mais les autorités locales font pression sur l’Église pour le vider. Des discussions seraient en cours pour ouvrir un centre à Oulx, ville située à une vingtaine de kilomètres de la frontière. Ceci compliquerait largement le passage pour les migrant-e-s.
En effet, vu qu’ils-elles sont ramené-e-s à la frontière, ils devront faire vingt kilomètres pour retourner au camp et vingt autres pour retenter un passage.
Ce sous-sol est constitué d’une cuisine, d’une salle où dorment de nombreux-ses migrant-e-s et d’un espace d’hygiène.

Chez Jesus ce sont des hommes, des couples avec enfants, des couples sans enfants, des femmes seules avec enfants et enfin des mineurs qui attendent pour tenter leur chance.
Ce qui frappe c’est l’espace temporel dans lequel sont ces personnes. Chez Jesus n’est qu’une parenthèse, un trait d’union entre la France et l’Italie.
Et lorsqu’ils sont ramené-e-s à la frontière on a l’impression de vivre le film «un jour sans fin». Ils-elles revivent la même journée dans l’attente de pouvoir passer.
Ils-elles sont dans un moment interminable ou leur vie est suspendue avec l’espoir de vivre leur vie.
Les militant-e-s qui l’occupent accueillent quotidiennement des migrant-e-s afin qu’ils puissent se reposer, dormir, se nourrir, souffler et enfin tenter de traverser la frontière à travers les chemins escarpés.
Concernant la vie avec les habitant-e-s du village, on ne peut pas dire que ce squat soit bien vu. Il perturbe l’économie locale, Clavière étant une station de montagne pour riches.
Le squat s’est fait attaquer plusieurs fois par des habitant-e-s se réclamant ouvertement du fascisme.
Enfin, pour finir de dresser le tableau. Il y a dans la région le groupe Génération Identitaire qui continue ses méfaits, intimide les militants, intimide les migrants, tracte sur les marchés sa propagande et sous le regard bienveillant des autorités et de notre ministre de l’intérieur.

JPEG - 2.8 Mo

Traverser la frontière

Chaque jour et chaque nuit des dizaines de personnes empruntent le chemin qui permet de traverser la frontière sans passer devant le poste de police aux frontières. Le trajet peut durer à minima 4 heures pour quelqu’un en forme, sans bagages et surtout quelqu’un qui le connaît déjà.
Il est très facile de s’y perdre et certain-e-s y ont déjà perdu la vie cet hiver. Certaines personnes peuvent passer plusieurs jours dans la montagne avant de se faire ramener à la frontière.
Le voyage se fait généralement de nuit afin d’optimiser ses chances, ce qui complique le passage. A chaque voyage les migrant-e-s risquent de se faire attraper et ramener à la frontière en Italie. Ainsi tous les matins, celles et ceux qui se sont fait attraper reviennent «Chez Jesus».

Les camarades présent-e-s relatent de nombreux cas de violences policières subies par les personnes traversant la frontière, ils relatent aussi des faits de racket. Lors d’un récent passage, une personne faisant la traversée se serait fait voler 300 euros par des policiers.

Voici un extrait d’une lettre d’un militant sur place qui s’adresse à l’autorité judiciaire et relate les exactions policières :
«La violation quotidienne du droit des étrangers à la frontière, c’est vous.
Les arrestations et les refoulements sans ménagement des demandeurs d’asile, c’est vous.
Le non-respect du droit des mineurs que la France se doit de protéger, c’est vous.
Les refus d’entrée pré-remplis et la falsification des informations, c’est vous.
Le délaissement des exilés malades ou blessés qui ont besoin de soins ou d’une hospitalisation, c’est vous.
Les chasses à l’homme noir, c’est vous.
Les guets-apens, les pièges tendus, les planques avec jumelles à vision nocturne et caméra thermique, c’est vous.
La mise en danger des exilés, poursuivis dans la nuit, et la négation de leur vulnérabilité, c’est vous.
La collusion avec les militants de Génération Identitaire, que vous remerciez pour le bon boulot qu’ils ont fait lorsqu’ils vous remettent des exilés, c’est vous.
Le dépouillement des exilés interpellés, c’est vous.
L’interpellation de femmes, accompagnées d’enfants qu’elles portent dans leurs bras, et sommées de se coucher à terre, c’est vous.
Ces coups qui pleuvent parfois sur ceux qui demandent juste une protection et qui sont en quête d’un bout de terre habitable alors même qu’ils vous supplient à genou de ne pas les renvoyer en Italie, c’est vous.
Les menaces faîtes armes à la main << arrête toi où on tire >>, c’est vous.
Les violences verbales faîtes à des femmes sur le point d’accoucher “ ma mère à moi a bien accouché dans la neige, tu peux le faire aussi et si c’est ici devant la Paf ça ne me dérange pas >>, c’est vous.
Les paroles abjectes << Vous êtes trop nombreux, Macron ne veut plus de vous, retournez en Italie >>, c’est vous.
Les réflexions odieuses, lorsqu’un exilé qui sent que ses droits sont bafoués vous rappelle que la France est le pays des droits de l’homme, et que l’un de vous lui rétorque <>, c’est vous.
Les exilés reconduits en Italie à pied et poussés par une voiture des forces de l’ordre, comme du bétail, c’est vous.
Les faux randonneurs qui font mine d’indiquer le chemin à des exilés égarés qui quelques minutes plus tard tombent entre les mains de vos collègues qui les ramènent en Italie, c’est vous.
La répression et le découragement des solidarités et des idéaux de fraternité, jetés par-dessus bord, c’est vous.
L’intimidation et le harcèlement des solidaires et de leurs familles, c’est vous.»

Texte à retrouver dans son intégralité ici

Il existe donc, en plus du danger que constitue une marche de nuit en haute montagne, en plus des agissements de l’extrême-droite, en plus de l’hostilité des habitants, une autre menace, celle des agissements des gendarmes chargés de la surveillance de ce passage frontalier.
Danger d’autant plus important qu’il est impossible pour les camarades de pouvoir observer ces rencontres avec la gendarmerie.
Accompagner les migrants lors de ces passages constitue «l’aide au franchissement de frontière», la peine maximale étant de dix ans d’emprisonnement, 750 000 euros d’amende et l’interdiction du territoire français pour ces faits.

Les 3 + 4 de Briançon : besoin de solidarité

C’est ce pourquoi sont poursuivi-e-s «les 3 de Briançon», qui ont été incarcéré-e-s lors d’une marche qui traversait la frontière, alors qu’au même moment les néo-fascistes de Génération identitaire organisaient une manifestation. Pendant des semaines, ces militant-e-s d’extrême-droite ont tenté d’empêcher des migrant-e-s de passer, disposant d’un blanc-seing de la part des services de police et de l’État. .
Il faut rappeler que le mois précédent cette marche, trois migrant-e-s avaient perdu la vie sur le chemin à cause de la persécution policière et des conditions de circulation de ces personnes.

Une date de procès a été annoncée pour les trois de Briançon et il semblerait que des militant-e-s solidaires, ayant eu affaire à la police après cette marche, seront jugés aussi ce même jour, le 8 Novembre 2018. En effet, quatre personnes supplémentaires ont été mises en garde à vue en Juillet, poursuivies pour les mêmes motifs «d’aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire français en bande organisée» suite à la marche du 22 avril dernier

Nous ne manquerons pas d’afficher notre solidarité pour elles et eux, et organiserons un événement à ce moment-là.

Le week-end «passamontagna»

Du 8 au 10 Juin, des camarades se sont rendus à un week-end nommé «passamontagna».
Ce week-end a rassemblé plus de deux cents personnes lors de trois jours de marche autour de la frontière franco-italienne, des débats et des rencontres ont eu lieu avec des habitant-e-s, les migrant-e-s et les bénévoles qui soutiennent les réfugié-e-s.
Ces deux cents personnes ont accompagné les migrant-e-s et traversé la frontière jusqu’à Briançon sous une surveillance massive de la police (camions de CRS, hélicoptère, prise de vidéos et de photos).
Une nouvelle marche devait avoir lieu le week-end où nous sommes venus mais n’a pas pu se tenir.

Lutter contre les frontières

Pour conclure nous nous sommes engagé-e-s à faire le relais entre les mobilisations à la frontière et Lyon et à organiser la solidarité.
Nous le ferons bien sûr avec tous ceux et celles qui le souhaitent, militant-e-s ou non de la GALE.
Et surtout nous nous sommes rendus chez Jesus à l’appel du collectif d’animation afin d’organiser cinq jours de camping dans le but de sensibiliser et d’organiser la lutte sur la frontière.
Il sera donc organisé un camping solidaire en septembre et nous vous donnerons plus d’informations le moment venu.

Invitation au camping de lutte du 19 au 23 Septembre au col du Montgenèvre

Nous vous convions au cinq jours pour partager, réfléchir, et pratiquer la lutte contre les frontières et les Etats qui les utilisent.
Voici le tract en Italien, nous vous tiendrons informé du contenu car le programme est en cours de construction.

JPEG - 284.6 ko

La GALE souhaite réaffirmer à travers son engagement la nécessité de briser les frontières qui tuent tous les jours que cela soit en montagne, en Méditerranée, ou ailleurs.
L’État français se permet d’engager des guerres impérialistes dans le monde. Il affame les peuples à travers l’asservissement des populations dans une démarches néo-colonialiste. Les entreprises françaises sont présentes dans le monde entier. Les marchandises traversent quotidiennement toutes les frontières mais les hommes, les femmes et les enfants qui fuient la misère et les guerres ne le peuvent pas, au mépris même de la législation.
L’État français et l’Europe ferment leurs portes aux migrant-e-s, ferment leurs ports, criminalisent celles et ceux qui leur viennent en aide, financent l’autocrate Erdogan pour les retenir ou encore les milices libyennes qui les maltraitent.
Ce traitement est une honte qui contamine toute l’Europe où les mouvements xénophobes grandissent, quand ils ne sont pas déjà au pouvoir comme en Hongrie ou en Pologne.
Nous sommes contre toutes les frontières et militons pour la libre circulation des personnes et la liberté d’installation.

JPEG - 77.1 ko

NO BORDER NO NATION STOP DEPORTATION

BATTEZ-VOUS ! Plaidoyer pour l’autodéfense populaire, l’autonomie politique et l’auto-organisation des dominé-e-s

Nous pouvons avancer sans se tromper qu’aujourd’hui, aucunes leçons n’ont été retenues de la crise financière de 2008. La bourgeoisie et les grands patrons font toujours plus de profits, le fonctionnement des marchés financiers continue à se complexifier et la machine est complètement hors de contrôle.
Dans le même temps jamais nous n’avons enregistré autant de reculs sociaux, les cures d’austérité (pour nous) continuent, les services publics sont démantelés, les riches récoltent toujours plus de cadeaux fiscaux et les entreprises sont gavées d’argent public qu’elles s’empressent de reverser en dividendes à leurs actionnaires.
L’extrême-droite n’est pas en reste et prend ses quartiers en France. Elle étend sa sphère d’influence largement aidée par cette même bourgeoisie. Toutes les grandes métropoles françaises ont droit à leur bande de fascistes qui agressent bien souvent dans la plus grande décontraction.
L’Europe ferme ses frontières, des guerres éclatent et avec elles leur lot de réfugié-e-s. L’Union Européenne préfère donner des millions à l’autocrate Erdogan pour contenir les millions de réfugié-e-s économiques, politiques qui aspirent à un avenir plus radieux.
La France malgré tout vend toujours plus d’armes et à n’importe qui. On arme la dictature égyptienne, on signe des contrats de milliards avec l’Arabie Saoudite, le complexe militaro-industriel bat son plein et les vendeurs de mort s’en mettent plein les poches.
A l’intérieur de nos frontières, la violence d’Etat continue de s’exercer dans les quartiers populaires, légitimée par le racisme d’Etat et dans le but de raffermir le contrôle de l’ennemi intérieur.
Ce sont désormais les acteurs du mouvement social qui font les frais des pratiques qui existent depuis des années sur les habitant-e-s des quartiers populaires.

Il est plus que jamais nécessaire de rappeler la nécessité pour les dominé-e-s de s’organiser entre eux et elles afin de promouvoir leur autonomie politique, notre autonomie politique et de s’entrainer, de se mobiliser pour l’autodéfense populaire.

Crise économique, crise sociale, tentation du fascisme

En Pologne, en Hongrie, en Turquie, les forces réactionnaires sont déjà au pouvoir, dans le reste de l’Europe de nombreux mouvements fascistes attaquent et conspirent pour une révolution sociale-nationaliste.
En France, l’extrême-droite joue son rôle de supplétif de la bourgeoisie, attaque les minorité-e-s qu’elles soient de race, de genre, de religion ou bien d’orientation sexuelle. Elle promeut un discours social sur fond de suprématie blanche. Elle effectue des raides dans les manifestations et plus récemment attaque des étudiant-e-s dans les universités et les lycées.
Ce cocktail qu’a déjà connu l’Europe semble se répéter.

A chaque crise de la social-démocratie, les forces de l’extrême-droite sont appelées à la rescousse. La bourgeoisie lorsqu’elle est acculée, fait appel aux fascistes quitte à laisser ce pouvoir lui échapper. L’important étant que ces derniers ne nuisent pas trop à leurs profits.

Crise écologique

Toutes nos considérations d’ordre sociale risquent d’être balayées par une crise écologique de grande ampleur. Les prévisions les plus pessimistes prévoient un effondrement de notre société « thermo-industrielle » en 2020.
En Novembre 2017, 15 364 scientifiques de 184 pays déclaraient : « Nous mettons en péril notre avenir […]il sera bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoire vouée à l’échec » dans la revue Bioscience.
D’ici peu de temps nous vivrons de nouvelles extinctions massives d’espèces animales, l’eau est de plus en plus rare, polluée et nous subissons déjà une augmentation permanente de la température terrestre qui conduira à des grandes catastrophes.
Nous sommes de plus en plus nombreux-euses sur Terre et faisons déjà face à l’épuisement des ressources comme le sable, le pétrole, les métaux rares et les forêts.
Les accidents nucléaires se multiplient et les pays déjà dotés de l’arme nucléaire augmentent leur nombre d’ogives.

Toutes ces crises successives sont soumises à une fuite en avant des gouvernements mondiaux.  Leur cynisme les pousse non pas à éviter cette catastrophe écologique mais plutôt à réfléchir et s’organiser comment ils gèreront les conséquences de celle-ci.
Les cop 21 et autres grenelles de l’environnement sont de la poudre aux yeux jetée par les gouvernements afin d’apaiser leurs populations.
Il n’est pas compliqué d’y voir un lien avec le recul de nos libertés fondamentales : fichages généralisés, état d’urgence permanent, course à l’armement, et surtout toujours plus de répression. Ces reculs des libertés se faisant bien-sûr au nom de la défense de la nation contre le terrorisme.
Quoiqu’il en soit nous pouvons légitimement penser que ces reculs sont prévus pour fliquer les mouvements sociaux grandissants.
C’est à l’image de ce que fût le prélèvement ADN : au départ il a été justifié afin de ficher les délinquants sexuels, il est désormais systématiquement demandé aux militant-e-s.

 

L’appel à l’aide aux autorités

Le mouvement social généralement prône un pacifisme naïf : « on est contre la violence, on ne veut pas de débordement, on a l’autorisation de la préfecture, voire même : on va faire un SO pour encadrer les manifestants et les comportements qui nous plaisent pas ».

Bien trop souvent, et spontanément, le citoyen lambda se retourne vers l’Etat, censé protéger la veuve et l’orphelin dans le roman étatique.
Dans le cadre de la lutte antifasciste, on réclame des moyens de police pour contrôler les agissements de l’extrême-droite, on demande aux mairies de faire fermer des locaux fascistes.
Quelle preuve de notre impuissance ! Quelle lâcheté !
Certains dénoncent à juste titre le racisme d’Etat, la répression sociale, les discriminations, les violences policières, la justice de classe, la perpétuation de l’ordre patriarcal, le renvoie à la frontière des migrant-e-s, l’emprisonnement.
Mais ce sont bien ces mêmes institutions qui exécutent ces tâches !

Cette politique en plus d’être méprisable, entretien dans l’esprit des gens l’illusion d’un Etat qui serait protecteur, d’un Etat neutre, d’un Etat qui serai l’arbitre en somme des antagonismes sociaux, que la police serait effectivement là pour nous protéger contre on ne sait qui.

Or, l’Etat et sa police ne sont que des outils des dominants, de l’oligarchie économique afin de réprimer, de maintenir son oppression sur les dominé-e-s : la classe ouvrière, les minorité-e-s raciales, religieuses, de genre ou d’orientation sexuelle.
Et surtout si l’Etat se sent en danger il n’hésitera pas à annihiler ce semblant de libertés démocratiques que nous octroi la démocratie bourgeoise. C’est bien d’ailleurs ce qui se passe comme nous l’avons dit plus haut, sur fond de guerre au terrorisme avec le passage de l’état d’urgence dans la législation.
La peur du terrorisme est un outil qui permet à l’Etat de rogner chaque jour un peu plus sur nos libertés individuelles.
Et si la suppression de nos libertés ne suffit pas, elle appellera l’extrême-droite en renfort soit par les urnes en préparant l’opinion publique (avec l’introduction comme on le voit actuellement de tous les thèmes de campagne du feu Front National et de groupes comme Génération identitaire dans le débat public), ou soit par la force.
Et ne nous trompons pas, les premières balles et mesures contre-révolutionnaires seront pour notre camp.

 

Autonomie politique, Autodéfense populaire et auto-organisation des opprimé-e-s

 

Il faut dès aujourd’hui se préparer au durcissement de la lutte révolutionnaire.
Face à l’Etat, aux flics, aux patrons, aux fachos, organisons l’autodéfense populaire, ne comptons que sur nous !
Apprenons à nous battre, à nous faire confiance, ne soyons plus jamais démuni-e-s.

Le camp de l’Etat est prêt, il s’est déjà doté de tout ce qu’il pouvait pour nous réprimer.
Les fascistes s’organisent, s’arment et s’entrainent (certes de manière bien souvent ridicule) et adorent la violence, elle est leur moyen et leur finalité pour imposer un régime totalitaire.
Il est plus que jamais important malgré tout de les prendre au sérieux. Ils appellent même sur des sites politiques publiques à s’armer militairement!
Le mouvement révolutionnaire doit se préparer à ces grands changements.
Le privilège dont nous jouissons de vivre en paix ne doit pas nous faire végéter. Ce privilège d’ailleurs, ce sont d’autres dominé-e-s qui le payent. Nous ne vivons en paix à l’intérieur des frontières de la métropole car la France fait la guerre en notre nom dans les quatre coins du monde.
C’est le résultat de la politique impérialiste et néo-colonialiste de la France qui vise à asservir bon nombre de pays et de populations au nom des intérêts des capitalistes français. Les attaques terroristes sur le territoire métropolitain sont bien souvent des réponses militaires à cette politique. Le luxe de faire la guerre et de tuer hors de nos frontières se paye lui aussi.

Une révolution est et ne sera possible que en imposant une plus grande violence encore que nos concurrents.
Mais pas n’importe-quelle violence. Une violence de vie, collective, massive, qui entrainera la paix, l’égalité sociale et économique.
Elle entrainera l’arrêt de la surexploitation de la planète, la libre circulation et installation de chacun-e-s, la liberté de nos choix de vie, de nos orientations sexuelles…
La révolution devra mettre fin au patriarcat, à la déconstruction de nos privilèges, de nos attitudes oppressives.

Nous détestons la violence, nous détestons les rapports de domination, mais c’est bien l’oppresseur qui choisit le degré de violence pour assoir son pouvoir.
Nous devons affirmer nos choix de vies, construire, à réinventer nos rapports comme cela se passe parfois sur les zads.
Nous devrons abolir la justice de classe/race/genre et repenser nos règles du jeu.
L’autonomie politique est un appel à ne plus dépendre de personne si ce n’est de nous-même, d’être les acteurs-trices de notre propre émancipation.
Ce texte n’est pas une ode au virilisme, attention, la révolution ne se passera pas de la déconstruction de nos rapports sociaux, la violence révolutionnaire doit être collective.
A l’heure où nous écrivons ce texte, il est temps pour le mouvement révolutionnaire de se préparer, de se donner des armes pour nos luttes car de grands bouleversements arriveront.
Ce rapport de force ne pourra se construire que dans l’unité des forces révolutionnaires.
Nous le répétons : nous n’avons pas besoin de leaders, de chefs, d’organisations avec à leurs têtes des individus qui finiront par se battre pour leurs places, leurs postes et non pour nos intérêts.
Nous n’avons pas besoin de ceux et celles qui « se posent en tampons entre le pouvoir et ses opposants, en amortis des colères, en modérateurs des révoltes, appelant inlassablement au calme et à la discipline, et condamnant perpétuellement les casseurs, zadistes, saboteurs, faucheurs, squatteurs, tagueurs, émeutiers, anarchistes et autres révolutionnaires. » comme l’écrit notre camarade Yannis Yolountas.

En cela ne nous laissons pas berner par les élections bourgeoises qui ne sont que des prétextes à l’illusion démocratique.
Nous devons nous donner les moyens de nous défendre et ce n’est pas la police qui viendra à votre secours. Elle ne vient déjà plus dans les quartiers populaires pour autre chose que réprimer.
Il sera même beaucoup plus probable que la police vienne vous chercher pour vous enfermer.
C’est ce qui se passe déjà pour nous, pour les révolutionnaires, pour les syndicalistes en lutte, pour tous ceux et celles qui font les choix d’une autre vie.
Le mouvement révolutionnaire doit s’unir dans les luttes et non derrière ses drapeaux identitaires.
Nous devons déborder le pouvoir et les cadres d’organisation qui nous maintiennent dans le pacifisme social.

Enfin, nous avons, aujourd’hui plus que jamais besoin de s’unir mais aussi de se soutenir !
La solidarité est le moteur de nos luttes, continuons à nous rassembler à chaque appel à mobilisation que cela soit pour éviter les expulsions de squat, à empêcher l’arrestation de personnes sans-papiers, à soutenir les initiatives comme la réquisition de logement, à soutenir nos proches qui passent en procès, à envoyer des mandats etc… etc..

Cette solidarité est notre arme !

Pour aller plus loin :

Articles :

https://www.mediapart.fr/journal/france/090418/forces-de-l-ordre-liees-l-ultra-droite-violente-la-dgsi-s-inquiete

https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/011116/francois-burgat-la-violence-dite-islamique-ne-vient-pas-de-l-islam?onglet=full

https://www.letemps.ch/sciences/jamaisvu-15-000-scientifiques-sunissent-face-degradation-planete

http://blogyy.net/2018/04/09/non-violence-ou-violence-dans-la-lutte-2/

Livres :

Pablo Servigne : Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes. Editions du Seuil. Collection Anthropocène. 2015

Mathieu Rigouste : L’ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine. Edition La Découverte. 2009

Mathieu Rigouste : La domination policière. Edition La Fabrique. 2012

Vidéo :

Documentaire : Fascism Inc. Réalisé par Aris Chatzistefanou (2014)

Lutte de genre, d’orientation sexuelle et antifascisme

 

L’Antifascisme en tant que force contre-réactionnaire et contre-oppressive se doit d’inclure les luttes des minorités de genres et d’orientations sexuelles. Trop longtemps dominée par une vison viriliste, l’Antifascisme a longtemps souffert du manque de représentation et d’inclusion de ces luttes. Aujourd’hui plus que jamais, ce travail de déconstruction est primordial.

En effet, la LGBTQIA+ phobie° s’articule comme une oppression de la libre compréhension de nos corps, une confiscation morale de nos sensibilités et enfin une imposition à répondre à des critères dictés par un soit disant « état de nature » de l’Homme.

C’est le dictat « du naturel, du non-pervertit ».

Cette imposition s’articule de différentes manières, qu’elle soit une assignation à vivre ses relations dans un rapport purement hétérosexuel ou dans l’obligation à répondre aux codes du genre qui nous sont assignés à la naissance.

En clair nous vivons dans un monde où le privilège appartient aux personnes Cis°° et hétérosexuel où sont bannit toutes possibilité de doutes ou fluidités.

 

Aujourd’hui la situation en Occident parait au premier abord (et par le biais des outils de nos sociétés spectacles) s’améliorer. La lutte pour le mariage pour tou.te.s ainsi que les différentes représentations dans le milieu culturel, donnent une place à certain.e.s concerné.e.s et permettent de moins se sentir seul.e dans un monde dominé par ce que nous ne sommes pas. Pourtant il faut comprendre que ces luttes bien que représentatives d’une partie de la communauté LGBTQIA+, sont des combats qui s’incluent dans la logique de normalisation. Ce n’est ni plus ni moins la mainmise de l’Etat sur ce qui nous a toujours été reproché. C’est la régularisation. Tout le contraire de ce que nous pouvons être en tant que concerné.e.s par cette oppression. Nous ne sommes pas ces règles, ces normes, ces schémas d’être. Nous sommes beaucoup plus volatiles, beaucoup plus divergent.e.s de toute forme d’institutionnalisation de ce que nous sommes.

C’est justement ça qui leur fait peur, que nous soyons solidaires, subversif.ve.s et imprévisibles.

 

Par ailleurs, les agressions sur les « déviant.e.s » se multiplient : que ce soit à Lyon où une femme Transgenre s’est faite agressée à la sortie d’une soirée du centre, les agressions fascistes des néo-nazis du GUD(Bastion Social) à la sortie des Prides, le massacre des LBGTQIA+ en Tchétchénie ou ceux perpétrés par Daesh, le retour des organisations catholiques d’extrême droite comme la « manif pour tous » ou encore « Civitas ».  La liste est longue et pourrait être interminable si l’objectif était de toutes les relater.

 

D’un autre côté, nous sommes utilisés par toutes les formes de récupérations possibles et imaginables. Notre flamboyance a même séduit les agents du capital, ils ont bien compris que nous pouvons être fort.e.s mais aussi manipulable. C’est alors la dérive de l’homo-nationalisme et l’homo-capitalisme.

Effectivement il est finit le temps des Prides de Stonewall ou PD, Gouines et Trans, de couleurs et de quartiers populaires se réunissaient ensemble dans les rues pour lancer des pavés et des cocktails enflammés sur les agents de l’état et de l’ordre puritain. Maintenant la marche des fierté.e.s n’est qu’un Salon de la boîte de nuit où défilent même des syndicats de policiers « LGBT ». A New York ou dans d’autres villes mondialisées, les hommes gays, blancs et bourgeois peuvent en effet tous se retrouver autour d’une grande piscine où fleurissent mojitos et champagnes (à l’inverse des migrant.e.s LGBTQIA+ sont raccompagné.e.s à la frontière en passant par un centre de rétention).

 

 Pourquoi est-ce négatif pour nos revendications ?

Car c’est justement l’archétype qui nous est donné en exemple par la société inégalitaire. En étant si integré.e.s dans la société de marché, nous ne sommes plus dangereu.ses.x, nous ne sommes plus intransigant.e.s , même mieux nous sommes utilisables.

Nous ne pouvons considérer comme une victoire, le fait de ressembler aux schémas normatifs Cis et hétérosexuel, nous ne pouvons-nous en contenter, A aucun moment la représentation de nos marginalités dans les milieux de pouvoirs comme le gouvernement, l’armée ou la police n’est une victoire. C’est de la collaboration, un crachat jeté dans la figure de tou.te.s ces militant.e.s qui se sont battu pendant des années contre nos gouvernement et leur chiens de gardes.

Ainsi notre cause est utilisée à des fins de racismes, d’islamophobies. Nous sommes le quota, l’excuse nécessaire pour pointer de nouveaux bouc-émissaires. Les exemples sont nombreux. Que ce soit la préférence des hommes blanc dans le milieux gay et le racisme évident de ces milieux bourgeois, l’utilisation de nos luttes par les politique comme Trump pour justifier son combat contre l’immigration ou encore de ces tendances dites « queer » ou « mixte » des grandes enseignes de vêtements. Voilà ce que nous devenons, un simple argument de vente ou de rejet de l’autre.

 

Ainsi seul un retour à une vision antifasciste de la lutte LGBTQIA+ permettra de nous libérer. Seule une optique de rejet total de toutes ces impositions, d’une compréhension intersectionelle°°° de nos combats, achèveront le joug des dominants sur tous les opprimé.e.s du monde. Seule une remise en question de nos propres privilèges même en tant que concerné.e.s permettra de se resituer dans nos luttes quotidiennes.

 

La lutte LGBTQIA+ doit être antifasciste et anticapitaliste, c’est pour cela que la GALE considère et appelle les différentes organisations/groupes antifascistes à fortement inclure ces luttes afin de permettre cette mutation de notre combat trop longtemps subtilisé par les régularisateurs de l’ordre moral. De manière individuel c’est un appel à tou.te.s les concerné.e.s à se réapproprier nos luttes et les radicaliser dans une logique globale de combat contre ce monde réactionnaire.

 

Morts aux machos, Mort aux fachos.

Vive l’antifascisme populaire et inclusif.

 

 

 

 

LGBTQIA+phobie° : oppression systémique et/ou structurelle sur les personnes considéré.e.s ou supposé.e.s comme gays, lesbiennes, transgenres, queers, intersex, asexué.e.s, aromantiques ou autres minorités de genre ou d’orientation sexuelle.

 

Cis°° : Personne correspondant aux critères du genre assigné à la naissance.

 

Intersectionnalité°°° : imbrications des différentes luttes en rapport à la situation des personnes subissant plusieurs formes de dominations cumulées.  

 

Bilan pessimiste, espoirs optimistes de la lutte antifasciste sur Lyon.

Ces derniers mois sur Lyon il ne faut pas se le cacher, les fascistes ont pris confiance plus que avant, plus que dans d’autres villes de France, nous le constatons clairement avec quelques exemples :

En septembre 2016 au début de la rentrée scolaire,ce sont des membres du GUD qui agressaient un professeur de mathématique qui était entrain d’enlever des affiches d’extrême droite devant l’université Lyon 3.

Avant les élections plusieurs dizaines de fascistes s’étaient réunis place Colbert à la Croix-Rousse, lieu populaire et fréquenté par beaucoup de militant-e-s de gauches et antifascistes, suivie de l’attaque de la librairie libertaire la Plume Noir le même jour.

L’ouverture en début d’année de plusieurs lieux comme le Pavillon Noir ( bar du GUD, 43 rue des Farges Lyon ), le salon de tatouage « le Point d ‘Encrage » rue Lainerie Lyon 5, ouvert par Logan Djian ( GUD ) avec comme guest tatoueur Daniele Castellani dit « pasquino » membre de Casapound Rome d’Italie, la salle de boxe des identitaires  » l’Agogé  » dans la cave de leur local « La Traboule » Montée du Change Lyon 5, environ 180 m2 de local identitaire en plein Vieux Lyon, et le magasin de vêtements, rue Juiverie Lyon 5 « Made in England » ouvert par Steven Bissuel et Logan Djian.
Nous avons aussi le PNF qui squat souvent Rue Saint Georges Lyon 5 avec toujours l’adresse de leur leader Yvan Bennetti ( oeuvre française ) dans cette même rue.
Et nous avons aussi l’action Française qui à son local, 11 rue Adélaide Perrin Lyon 2.

Début 2017 une conférence devait avoir lieu à la Maison des Passages dans le Vieux-Lyon, mais encore là les fascistes, notamment ceux du PNF on mit la pression à la salle et aux organisateurs et organisatrices en cassant les vitres de la Maison des Passages le soir précédent la conférence puis en venant menacer le service d’ordre antifasciste le jour même, obligeant les organisateurs et organisatrices à délocaliser la conférence.
A noter la présence de Yvan benedetti venant provoquer le service d’ordre en passant devant eux plusieurs fois, rassuré qu’il ne puissent rien lui arrivé étant donné que les militaires de l’opération sentinelle patrouillaient à coté.

Pendant l’entre deux tour des élections plusieurs fascistes ont organisé des petites milices sur les abords des manifestations à la croix rousse le soir du deuxième tour et une grosse attaque du GUD le soir du premier tour place Mazagran au coeur du quartier populaire de la Guillotière avec là encore des blessés.

Ensuite est venue le gros coup de communication du GUD avec l’ouverture du bastion social en plein coeur de la presqu’il de Lyon, ainsi qu’un concert avec le groupe identitaire « in memoriam » en soutien à leurs actions.

A noter que plusieurs agressions ont eu lieu dans le Vieux Lyon et dans le quartier de Perrache où se trouve le local de l’Action Française.

En parallèle les identitaires de retour sur le devant de la communication fasciste 2.0 au niveau européen avec leur bateau « le C-STAR » et leur campagne anti migrants, après leur naufrage médiatique, c’est encore à Lyon qu’ils choisissent de faire leur conférence de presse le Samedi 19 Aout 2017 dans leur Local, La Traboule.

Plus loin à l’étranger c’est l’attaque à Charlottesville USA qui nous rappelle que le fascisme tue encore avec la mort de Heather Heyer.

Voilà un bilan plutôt pessimiste de la situation, quand nous entendons de la part de militant-e-s Lyonnais-e-s que la situation à Lyon n’est pas pire que ailleurs et qu’il y a pas autant de fascistes que ça ou que nous leur donnons trop d’importance.

Pourtant ce bilan démontre le contraire, le résultat des élections présidentielles en France ou aux USA le prouvent aussi.

Le soir des élections présidentielles en France tout le monde étaient soit disant antifascistes et les gens ont eu l’impression de faire un énorme geste militant en votant Macron, en votant capitaliste pour faire barrage à l’extrême droite.
Les jours qui ont suivie l’attaque de Charlottesville, nous avons pu voir des centaines de messages de soutien mais là aussi, un like ou un partage sur les réseau sociaux ne font pas de nous des résistants au fascisme qui ne fait que grandir.
Les idées contre le fascisme se combattent au quotidien et la rue est en ce moment le terrain de jeu des fascistes.

Combien étions nous à faire face à l’installation du bastion social ?
Très peu et la répression face à nous a été plus que disproportionnée.
A Lyon comme ailleurs la solidarité entre les groupes militant-e-s s’affaiblit, pour la plus part du temps des querelles de personnes, des batailles d’égo, logique partisanes ou avant-gardisme.
Mais aussi parce que certains et certaines ont peur des fascistes, de la répression ce qui est compréhensible, mais essayent par tout les moyens de décourager les uns et les autres à lutter pour moins se sentir seul-e-s dans leur impuissance.

Des tentatives de rassembler et d’inviter des associations, syndicats, orgas en début d’année 2017 ont échoué, beaucoup ne sont pas prêt-e-s à vraiment vouloir changer les choses, à affronter le fascisme et le capitalisme en face, ce genre d’organisation désertent la lutte antifasciste.

Chacun de nous, chaque personnes de syndicats ou d’organisations politiques portent une responsabilité face à l’avancée du fascisme, et comme dans le passé, les gens devront rendre des comptes face à l’histoire.

Malgré tout ça l’été va finir, les fascistes n’ont pas pris de vacances et la rentrée s’annonce chargée et difficile déjà.

Alors si vous vous sentez un minimum concerné-e-s par tout ça, venez lorsque des rassemblements ou manifestations sont proposés, quand des conférences publics sont ouvertes par les uns et les autres pour donner votre avis en publique au lieu de vous cacher derrières vos écrans. Donnez même seulement un euro symbolique quand des caisses de soutien sont lancées pour nos camarades en prison ou en attente de procès.
Au lieu de critiquer, proposez.
Les radicaux soutenez les pacifistes, les pacifistes soutenez les radicaux.
Faisons des choses ensemble et évitons de nous mettre des bâtons dans les roues en organisant des manifestations, rassemblements ou concerts similaires en même temps et pour la même chose pour éviter de diviser les forces.

Arrêtons de collaborer avec la préfecture, avec les RG, avec certains media pourris.
Prenons la têtes des manifestations, arrêtons de reculer face aux fascistes Lyonnais.
Arrêtons d’avoir peur d’organiser des choses ou de se promener dans certains quartiers de Lyon car soit disant appartenant aux fascistes.
Arrêtons de dire « je viens pas à ce rassemblement car il y aura personnes » ou « c’est trop risqué au niveau de la police ou des fascistes ».
Non, ce qui est dangereux se sont les individus ou orgas qui font ce genre de réflexion, c’est vous qui êtes dangereux pour les quelques personnes qui auront le courage de se bouger et ne pas attendre que ça passe.

Ne nous trompons pas, parfois le danger n’est pas que en face de nous mais il peut être aussi dans nos propres rangs, mais l’optimisme et la solidarité quand nous arrivons à le faire et à l’avoir est une force énorme, c’est justement notre force et c’est à ces moments là que nous sommes arrivé-e-s à avoir des victoires.

Voilà la rentrée arrive avec ces nombreuses initiatives à soutenir et à participer pour faire face aux fascistes et au capitalisme, alors prenez vos agendas :

Le 12 septembre, manifestation face aux attaques antisocial du gouvernement Macron et sa nouvelle loi Travail.

Le 20 septembre à Lyon, Concert de Moscow death Brigade et Dodge this, lieu du concert en Squat dans les bas-fonds de Gerland, organisé par le Groupe Antifascistes Lyon et Environs en soutien aux prisonnier-e-s du G20 à Hamburg. Pot commun mis en place : https://www.lepotcommun.fr/pot/g7ljoq0v

Le 7 octobre, les fascistes du Bastion social appel à une manifestation sur Lyon, soyons présent-e-s pour ne pas leurs laisser la rue.

En novembre le mois Libertaire, l’occasion de se rencontrer tous et toutes autour d’expositions, de discussions, de débats etc…

En décembre du 12 au 17 décembre, semaine Antifasciste et Anticapitaliste, au programme :
des conférences et débats.
Un festival de musique « LYON ANTIFA FEST » le jeudi 14, vendredi 15 et samedi 16 décembre.
Facebook : Lyon Antifa Fest et blog : https://lafprod.noblogs.org/
Et pour conclure la semaine, une grande Manifestation Internationale antifasciste et anticapitaliste à Lyon Le dimanche 17 décembre. « Facebook : Groupe Antifasciste Lyon et Environs »

Voilà c’était un petit message de remise en question pour nous tous et toutes, pour ceux et celles qui critiquent mais qui ne proposent rien, pour ceux et celles qui disent ce qui faut faire mais qu’on ne voit jamais.

Un gros merci à ceux et celles que nous voyons régulièrement ou ceux et celles qui on soutenu nos luttes plus discrètement, en espérant que cette année nous serons plus nombreux et nombreuses et plus solidaires les uns avec les autres.

Les militants et militantes du Groupe Antifasciste Lyon et Environs.