Archives de catégorie : Féminisme & Luttes LGBT

Lutte de genre, d’orientation sexuelle et antifascisme

 

L’Antifascisme en tant que force contre-réactionnaire et contre-oppressive se doit d’inclure les luttes des minorités de genres et d’orientations sexuelles. Trop longtemps dominée par une vison viriliste, l’Antifascisme a longtemps souffert du manque de représentation et d’inclusion de ces luttes. Aujourd’hui plus que jamais, ce travail de déconstruction est primordial.

En effet, la LGBTQIA+ phobie° s’articule comme une oppression de la libre compréhension de nos corps, une confiscation morale de nos sensibilités et enfin une imposition à répondre à des critères dictés par un soit disant « état de nature » de l’Homme.

C’est le dictat « du naturel, du non-pervertit ».

Cette imposition s’articule de différentes manières, qu’elle soit une assignation à vivre ses relations dans un rapport purement hétérosexuel ou dans l’obligation à répondre aux codes du genre qui nous sont assignés à la naissance.

En clair nous vivons dans un monde où le privilège appartient aux personnes Cis°° et hétérosexuel où sont bannit toutes possibilité de doutes ou fluidités.

 

Aujourd’hui la situation en Occident parait au premier abord (et par le biais des outils de nos sociétés spectacles) s’améliorer. La lutte pour le mariage pour tou.te.s ainsi que les différentes représentations dans le milieu culturel, donnent une place à certain.e.s concerné.e.s et permettent de moins se sentir seul.e dans un monde dominé par ce que nous ne sommes pas. Pourtant il faut comprendre que ces luttes bien que représentatives d’une partie de la communauté LGBTQIA+, sont des combats qui s’incluent dans la logique de normalisation. Ce n’est ni plus ni moins la mainmise de l’Etat sur ce qui nous a toujours été reproché. C’est la régularisation. Tout le contraire de ce que nous pouvons être en tant que concerné.e.s par cette oppression. Nous ne sommes pas ces règles, ces normes, ces schémas d’être. Nous sommes beaucoup plus volatiles, beaucoup plus divergent.e.s de toute forme d’institutionnalisation de ce que nous sommes.

C’est justement ça qui leur fait peur, que nous soyons solidaires, subversif.ve.s et imprévisibles.

 

Par ailleurs, les agressions sur les « déviant.e.s » se multiplient : que ce soit à Lyon où une femme Transgenre s’est faite agressée à la sortie d’une soirée du centre, les agressions fascistes des néo-nazis du GUD(Bastion Social) à la sortie des Prides, le massacre des LBGTQIA+ en Tchétchénie ou ceux perpétrés par Daesh, le retour des organisations catholiques d’extrême droite comme la « manif pour tous » ou encore « Civitas ».  La liste est longue et pourrait être interminable si l’objectif était de toutes les relater.

 

D’un autre côté, nous sommes utilisés par toutes les formes de récupérations possibles et imaginables. Notre flamboyance a même séduit les agents du capital, ils ont bien compris que nous pouvons être fort.e.s mais aussi manipulable. C’est alors la dérive de l’homo-nationalisme et l’homo-capitalisme.

Effectivement il est finit le temps des Prides de Stonewall ou PD, Gouines et Trans, de couleurs et de quartiers populaires se réunissaient ensemble dans les rues pour lancer des pavés et des cocktails enflammés sur les agents de l’état et de l’ordre puritain. Maintenant la marche des fierté.e.s n’est qu’un Salon de la boîte de nuit où défilent même des syndicats de policiers « LGBT ». A New York ou dans d’autres villes mondialisées, les hommes gays, blancs et bourgeois peuvent en effet tous se retrouver autour d’une grande piscine où fleurissent mojitos et champagnes (à l’inverse des migrant.e.s LGBTQIA+ sont raccompagné.e.s à la frontière en passant par un centre de rétention).

 

 Pourquoi est-ce négatif pour nos revendications ?

Car c’est justement l’archétype qui nous est donné en exemple par la société inégalitaire. En étant si integré.e.s dans la société de marché, nous ne sommes plus dangereu.ses.x, nous ne sommes plus intransigant.e.s , même mieux nous sommes utilisables.

Nous ne pouvons considérer comme une victoire, le fait de ressembler aux schémas normatifs Cis et hétérosexuel, nous ne pouvons-nous en contenter, A aucun moment la représentation de nos marginalités dans les milieux de pouvoirs comme le gouvernement, l’armée ou la police n’est une victoire. C’est de la collaboration, un crachat jeté dans la figure de tou.te.s ces militant.e.s qui se sont battu pendant des années contre nos gouvernement et leur chiens de gardes.

Ainsi notre cause est utilisée à des fins de racismes, d’islamophobies. Nous sommes le quota, l’excuse nécessaire pour pointer de nouveaux bouc-émissaires. Les exemples sont nombreux. Que ce soit la préférence des hommes blanc dans le milieux gay et le racisme évident de ces milieux bourgeois, l’utilisation de nos luttes par les politique comme Trump pour justifier son combat contre l’immigration ou encore de ces tendances dites « queer » ou « mixte » des grandes enseignes de vêtements. Voilà ce que nous devenons, un simple argument de vente ou de rejet de l’autre.

 

Ainsi seul un retour à une vision antifasciste de la lutte LGBTQIA+ permettra de nous libérer. Seule une optique de rejet total de toutes ces impositions, d’une compréhension intersectionelle°°° de nos combats, achèveront le joug des dominants sur tous les opprimé.e.s du monde. Seule une remise en question de nos propres privilèges même en tant que concerné.e.s permettra de se resituer dans nos luttes quotidiennes.

 

La lutte LGBTQIA+ doit être antifasciste et anticapitaliste, c’est pour cela que la GALE considère et appelle les différentes organisations/groupes antifascistes à fortement inclure ces luttes afin de permettre cette mutation de notre combat trop longtemps subtilisé par les régularisateurs de l’ordre moral. De manière individuel c’est un appel à tou.te.s les concerné.e.s à se réapproprier nos luttes et les radicaliser dans une logique globale de combat contre ce monde réactionnaire.

 

Morts aux machos, Mort aux fachos.

Vive l’antifascisme populaire et inclusif.

 

 

 

 

LGBTQIA+phobie° : oppression systémique et/ou structurelle sur les personnes considéré.e.s ou supposé.e.s comme gays, lesbiennes, transgenres, queers, intersex, asexué.e.s, aromantiques ou autres minorités de genre ou d’orientation sexuelle.

 

Cis°° : Personne correspondant aux critères du genre assigné à la naissance.

 

Intersectionnalité°°° : imbrications des différentes luttes en rapport à la situation des personnes subissant plusieurs formes de dominations cumulées.  

 

Retour sur la marche féministe du 10 avril 2015

Le vendredi 10 avril avait lieu, comme il y a deux ans déjà une marche féministe non-mixte sans mec cis, à l’appel d’un collectif de femmes constitué pour la marche.

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Ainsi, nous étions plus de 400 femmes à défiler de la place de la Croix Rousse à la place Raspail en passant par les quais du Rhône. Le motif principal était la réappropriation de l’espace public  la nuit : « La rue ,la nuit, nous appartient !».

En effet, bien que la joie et la bonne humeur étaient de mise ce soir là, il semble que la colère et le ras-le-bol, étaient bien présents dans le sentiment général. Nombreuses ont été celles, qui ont exprimé la rage d’avoir à contenir cette oppression constante et l’envie de marcher libre sans qu’un homme inconnu face référence à leur sexe pour les aborder. Les femmes veulent avant tout être considérées comme des être humains et avec respect.

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Le retour de la « Manif Pour Tous » : après l’homophobie, le sexisme.

Les militants et militantes du Groupe Antifasciste Lyon et Environs sont eux aussi sortiEs dans la rue afin de contrer les idées véhiculées par la « Manif pour tous ». Le texte suivant a été distribué aujourd’hui.

Le retour de la « Manif Pour Tous » : après l’homophobie, le sexisme.

Aujourd’hui à Lyon se tient une manifestation à l’appel de la Manif Pour Tous, collectif créé en réaction au projet de loi du mariage pour tous et toutes. Leur campagne homophobe virulente et haineuse a réuni la majorité des organisations allant de la droite traditionnelle à l’extrême droite la plus radicale.

Désormais, ils s’attaquent à l’égalité homme/femme en voulant conserver ce qu’ils appellent « les stéréotypes de genre ». En clair, ils considèrent que les femmes doivent être dominées, soumises à l’autorité de l’homme, et cantonnées au rôle de mère au foyer et de procréatrice. Ils justifient cela comme un ordre « naturel » des choses.

Portés par le projet de quasi suppression du droit à l’IVG (avortement) en Espagne, la France réactionnaire soutenue par l’Eglise se mobilise ainsi pour faire régresser les droits des femmes les plus élémentaires. Il faudrait pour eux, comme en Espagne que les femmes soient notamment violées pour avoir le droit d’avorter.

Face à ce déversement de haine sexiste, raciste et homophobe, nous Groupe Antifasciste Lyon et Environs revendiquons le droit et l’accès à l’IVG pour toutes sans condition, ni justification car il est encore attaqué aujourd’hui en France.

De même nous revendiquons l’égalité homme/femme sans stéréotype de genre et le droit le plus strict à disposer de nos corps.
Alors que la majorité des emplois précaires sont occupés par des femmes, que 80% des tâches ménagères sont assumées par les femmes et qu’à statut professionnel égal, elles gagnent entre 15% et 20% de moins que les hommes :

A BAS LA SOCIETE PATRIARCALE , A BAS LES STEREOTYPES DE GENRE.

Anticapitaliste, antisexiste, antiraciste, antifasciste.