Cette fin d’année les militant-e-s de la Gale se sont réuni-e-s pour un weekend de bilan et de perspectives de notre groupe politique.
Nos liaisons Ardèchoises, Mâconnaises et Genevoises étaient réunies afin de participer à ce moment d’élaboration politique collectif.
Cette année sur Lyon a été riche en actions et initiatives politiques sur l’agglomération et nous nous en réjouissons.
Le mouvement des Gilets Jaunes a fait irruption dans notre quotidien, dans nos luttes et nos militant-e-s s’y sont énormément mobilisé-e-s.
En effet, ce mouvement a fait ressurgir des revendications de classe comme l’accès à l’emploi digne pour tous et toutes, le ras-le-bol de l’exploitation capitaliste (nous ne pouvons boucler les fins de mois sereinement malgré un travail !), le refus de l’injustice sociale et surtout la nécessité de se réapproprier la politique et le pouvoir d’agir dans nos vies, nos villes, nos quartiers, nos campagnes et nos ronds-points. Les gilets jaunes ont su éviter les récupérations malgré les nombreuses tentatives car c’est une mobilisation qui refuse de se voir représentée, encadrée.
Nous n’idéalisons pas tout de ce mouvement, preuve en est la GALE s’est investie aussi dans la lutte contre l’extrême-droite qui a tenté d’infiltrer le mouvement pour en prendre le leadership.
L’acte XIII a été un des moments décisifs sur la confrontation face à l’extrême-droite. Lyon a été un point de fixation, tout comme Paris et d’autres villes, du combat face à l’extrême-droite. Notre présence dans ce mouvement n’a pas été immédiate mais les revendications sociales qui émergeaient nous ont poussé-e-s à nous investir notamment pour éviter une récupération de ce mouvement mais aussi pour empêcher les violences contre les gilets jaunes racisé-e-s ou identifié-e-s comme militant-e-s de gauche. Le refoulement de l’extrême-droite qui a eu lieu ce jour a été le fruit d’une organisation collective qui a contribué à la formation d’un cortège « gilets jaunes antiracistes » dans lequel près de 250 personnes se sont retrouvées. Vous pouvez trouver plus d’informations sur l’acte XIII ici : https://gale.noblogs.org/post/2019/02/13/communique-du-groupe-antifasciste-lyon-et-environs-sur-lacte-xiii-gilets-jaunes/
C’est ce bloc qui a mis en déroute les fascistes, celleux qui disent le contraire sont des menteur-ses.
L’extrême-droite violente n’a pas disparu, elle est toujours présente de manière plus ou moins diffuse : l’UPR continue de venir discrètement, l’influence d’Etienne Chouard et consorts sur le mouvement est toujours visible. Ils cherchent à surfer sur la vague afin d’installer la confusion entre la gauche révolutionnaire et la droite extrême.
Cette année nous a permis de consolider nos liens avec de nombreux groupes politiques en France et en Europe. Nous sommes reconnaissant-e-s et honoré-e-s d’avoir rencontré autant de militant-e-s sincères qui nous renforcent et nous enrichissent.
Nos cycles de rencontres, conférences, projections ont fait salle comble à chaque fois ce qui montre qu’il existe une réelle demande ; un enthousiasme pour se former, échanger, apprendre d’autres militant-e-s.
Nous avons aussi procédé à un recrutement soutenu de nouveaux-elles militant-e-s, diversifié les moyens de diffusion de nos idées, ouvert les domaines de lutte dans lesquels nous souhaitons nous investir, développé nos campagnes de soutien et de solidarité (lutte aux frontière, anti-patriarcat, soutien face à la répression, …).
Nous avons décidé lors de ce weekend de continuer à nous investir politiquement sur notre quartier, là où on vit, travaille, et auprès des habitant-e-s de ce quartier populaire.
Ainsi nous continuerons à participer au printemps libertaire qui est un bon moyen de faire de la politique en proposant des activités accessibles à tou-te-s tout en diffusant des idées et informations quant à la présence de l’extrême-droite, les ravages du capitalisme ou encore le patriarcat. Vous pouvez revivre la journée de fête place Mazagran ici : https://gale.noblogs.org/post/2019/04/14/retour-en-image-de-la-journee-de-quartier-place-mazagran-dans-le-cadre-du-printemps-libertaire/ .
De même nous soutenons très fortement le collectif « la Guillotière n’est pas à vendre » et nous poursuivrons notre engagement à leurs côtés.
Il faut également revenir sur le féminisme de notre antifascisme. Les mots ne suffisent pas pour montrer un réel engagement anti-patriarcal, c’est notamment pour cela que des membres de la Gale mettent en place des espaces de parole sans mec-cis, des réunions en mixité choisie voire des déplacements pour les meufs de la Gale. Ce travail pour lutter contre les oppressions liées au genre est en cours depuis longtemps ce qui explique que de plus en plus de femmes se sentent légitimes pour rejoindre le groupe. Beaucoup reste encore à questionner, notamment la binarité cis-genrée car force est de constater que seule des personnes cis se sentent l’envie et la légitimité pour militer à nos côtés.
Nous souhaitons lutter contre les représentations de l’antifasciste qui est forcément un homme cis plutôt blanc car la réalité du terrain est toute autre ! Ces représentations ne servent qu’à invisibiliser le travail militant antifasciste effectué par les femmes. De plus, d’après certain-e-s les femmes antifascistes ne font que copier les mecs cis et sont donc virilistes voire sexistes… Or encore une fois si l’on regarde la composition de notre groupe, on voit que ces représentations sont biaisées. Ces critiques sont souvent illustrées de l’usage de la violence dans les groupes antifascistes. Cependant pour nous, l’usage de la violence est un outil émancipateur aussi bien contre le patriarcat que contre le capitalisme.
Dans la continuité de ce travail, l’année prochaine nous vous proposerons des événements en mixité choisie : sportifs, culturels ou encore festifs pour déconstruire toutes ces représentations et affirmer notre présence dans la lutte.
Récemment nous avons également assisté à la dissolution du mouvement néo-nazi « Bastion Social » ainsi que son bar « le pavillon noir » (nous avons communiqué à ce sujet ici : https://gale.noblogs.org/post/2019/04/03/communique-sur-la-dissolution-du-bastion-social-par-le-gouvernement/ ).
S’il est important de souligner que c’est une réelle victoire pour les antifascistes, nous devons rester vigilant-e-s !
Leurs militants n’ont pas disparu, c’est pourquoi nous continuerons d’occuper le quartier qu’ils pensent être le leur : le Vieux Lyon.
Nous allons régulièrement à la rencontre des riverain-e-s du Vieux Lyon, notamment afin de diffuser des tracts. Ces moments permettent d’informer la population locale et d’échanger avec les habitant-e-s qui nous accueillent à chaque fois chaleureusement et qui ne réclament qu’une chose : leur départ.
Cette année a aussi été marquée par le sceau de la justice qui main dans la main avec la police nous réprime toujours de plus en plus sévèrement.
De nombreux-euses militant-e-s sont sous le coup d’un contrôle judiciaire strict et subissent une restriction de leurs libertés (iels ont notamment une interdiction de circuler dans le 5ème arrondissement).
Nous avons été touché-e-s par la solidarité dont nous avons fait l’objet. Elle signifie qu’il existe de nombreux-euses personnes qui apportent au-delà de leur soutien moral, un soutien financier à ce que nous produisons comme politique d’émancipation. Sans ces personnes nous ne pourrions pas faire face à la machine judiciaire. Nos militant-e-s risquent toujours la prison et les procès vont bientôt avoir lieu.
La police et la justice sont des outils au service de la bourgeoisie pour contrôler et réprimer les revendications sociales. Ces institutions ne sont pas neutres et servent à briser nos luttes, nos solidarités et nos aspirations sociales et politiques.
La visibilisation des violences policières lors du mouvement des gilets jaunes a permis à une large partie de la population ignorante de la violence de l’État de se rendre compte du rôle de celle-ci.
C’est dans ce sens que nous souhaitons également militer en continuant de soutenir les comités « vérité et justice » de la région lyonnaise qui connaissent depuis bien longtemps la réalité des crimes policiers et la difficulté d’obtenir justice.
Enfin nous affirmons de nouveau notre autonomie de classe, nous ne ferons jamais de compromis avec le pouvoir.
Pour un antifascisme de lutte des classe et internationaliste, contre le racisme, le sexisme et la LGBTQIA+phobie, pour la solidarité entre tous et toutes, contre le capital et l’impérialisme !
Seule la lutte paie !
Restez attentif-ve-s la rentrée de la Gale prévoit d’être chargée ! Nous vous attendons déjà pour le warm-up du Lyon Antifa Fest le vendredi 13 septembre, ainsi que pour le tournoi de foot en mixité choisie le samedi 14 septembre (https://www.facebook.com/events/335679820433844/), réservez votre week-end, d’autres surprises seront annoncées ! Puis comme chaque année depuis 7 ans maintenant, rejoignez-nous pour le Lyon Antifa Fest les 13 et 14 décembre au CCO de Villeurbanne.